Durant la conception de votre projet de solidarité internationale, vous serez amenés à collaborer avec différentes structures qui seront identifiées comme vos partenaires. Chacun d’eux apportera une compétence clé et aura un degré d’implication différent. Parmi ces structures, se trouve votre partenaire opérationnel. Celui qui aura pour mission d’assurer l’exécution du projet au niveau local. Il semble donc logique que ce choix soit stratégique. Il en découle même une question fondamentale : faut-il privilégier un partenaire opérationnel local ? La réponse est oui ! Et si vous ne voyez pas les raisons, j’aborde la question dans cet article.
Il faut savoir qu’il existe sur place des structures qui organisent déjà la réponse aux besoins de développement. Elles sont organisées sous différentes bannières, comme des associations, des coopératives ou encore des collectifs de citoyens, et travaillent au développement de la société. Si vous écartez volontairement ces organismes, vous ne serez pas en mesure de vous insérer dans les réponses locales aux besoins de développement et par la même occasion, de réaliser des actions productives, comme l’explique Echo Solidaire.
D’ailleurs, l’ONG ALIMA prône cette approche dans sa dernière campagne très réussie ! Elle met en avant l’existence d’acteurs locaux compétents et formés à répondre aux crises humanitaires et aux besoins de développement.
En faisant appel à un partenaire local, vous serez un acteur direct du renforcement et du partage des compétences entre Nord et Sud et favoriserez le développement du leadership des organisations de solidarité internationale locales. Veillez toutefois à être animé par une volonté de créer une collaboration équilibrée.
Privilégiez le local c’est choisir un partenaire qui maîtrise l’environnement d’intervention de votre projet. Et c’est là une décision qui fera de votre action un projet impactant et durable. Sa connaissance du contexte d’intervention ou encore sa proximité avec les populations et les autorités locales feront de lui le mieux placé pour identifier et répondre aux besoins. Il apportera des connaissances non négligeables que votre structure ne sera pas en capacité d’apporter dans l’immédiat, même préparée. Il pourra aller là où vous n’êtes pas en capacité de vous rendre. C’est d’ailleurs un point clé que je m’efforce de prôner à chaque accompagnement en incitant à faire appel à un partenaire local.
Un projet de développement éthique doit favoriser une conduite locale des opérations.
Booster Solidaire
En plus de maitriser ces aspects, il sera votre référent sur place et assurera par la même occasion la mise en œuvre du projet sur le terrain. Cela est beaucoup plus éthique que d’avoir recours à des expatriés. Attention à bien le considérer comme votre partenaire et non pas comme un sous-traitant.
En priorité, vous devez faire appel à une structure locale déclarée. Elle doit obligatoirement être reconnue officiellement par les autorités compétentes de son pays. Cela permettra d’établir un partenariat officiel via une convention entre vos structures.
Il est ensuite primordial de choisir un partenaire local spécialisé dans votre domaine d’intervention. Il est évident que vous ne devez pas faire appel à une ONG spécialisée dans la permaculture pour développer un projet d’assainissement. Ce qui est encore plus primordial, c’est de choisir un partenaire avec de l’expérience dans la thématique du projet. Il doit avoir déjà réalisé des projets similaires mais aussi avoir déjà collaboré avec d’autres organismes de solidarité internationale. En plus de ces éléments, vous devez partager des valeurs similaires et définir le rôle et les apports de chacun. Pour trouver ce partenaire, vous pouvez utiliser votre réseau ou lancer un appel à projet dans le pays où vous envisagez d’intervenir.
Si vous n’étiez pas convaincu de l’importance de faire appel à un partenaire local, j’espère que ces arguments vous on fait changer d’avis. Pour vous donner encore plus de raisons, sachez que ce système de collaboration Nord-Sud tend à se développer dans le monde de la solidarité internationale. Cela au point où faire appel à un partenaire local est considéré comme un gage d’éthique pour un projet ou se traduit pour certains bailleurs de fonds, comme une exigence pour l’obtention d’une subvention.