Ce début d’année 2021, je partageai avec vous 3 médias francophones pour suivre l’actualité de la solidarité internationale. Ce que je ne vous ai pas dit, c’est pourquoi il est important de suivre cette actualité et surtout, comment le faire. C’est ce que l’on va voir ensemble.
La sécurité est un élément incontournable dans la mise en place des missions de terrain. Cela s’avère encore plus important lorsque les zones d’intervention sont instables et que les acteurs de la solidarité internationale font face à de nombreuses menaces (attaques délibérées, enlèvements etc.). Lors de l’intervention de vos équipes, l’une de vos priorités doit être d’assurer leur sécurité. Vous devez absolument être au fait des moindres changements, peu importe leur niveau d’impact. Vous devez également avoir connaissance des potentielles menaces qui pèsent sur eux. Cela passe forcément par un suivi pointilleux de l’actualité humanitaire et solidaire locale.
Par exemple, lors du coup d’État qu’il y a eu au Mali en août 2020, j’accompagnais une ONG spécialisée dans l’accès à l’eau et l’assainissement. Dès que j’ai appris la nouvelle, mon premier réflexe a été de contacter les membres de l’ONG sur place afin de m’assurer de leur sécurité. La méthode de veille que j’applique m’a permis d’être au courant dès que l’information a circulé au sein des médias francophones. Sans ça, j’aurais surement pris connaissance de cet évènement des heures après.
Les aléas du terrain peuvent vous obliger à revoir toute votre stratégie et l’année 2020, et son lot de confinement et de couvre-feu dans le monde, nous a bien montré à quel point les choses peuvent rapidement évoluer. Vous devez donc anticiper les menaces qui pèsent sur votre environnement d’intervention et leurs possibles conséquences sur le déroulement de votre projet. Bien sûr, vous ne pouvez pas tout anticiper et ne pouvez pas non plus imaginer des centaines de scénarios mais vous devez suivre l’évolution du contexte et envisager les aléas les plus probables (conflits armés, catastrophes naturelles etc.). Cela facilitera la prise de décision si le besoin se fait ressentir pour la bonne conduite de votre projet.
Mettre en place une stratégie de veille humanitaire et solidaire vous permettra d’être réactif dans la prise de décision.
Booster Solidaire
Depuis plusieurs années maintenant, j’ai développé une stratégie de veille informationnelle. Elle me permet d’avoir rapidement les informations dont j’ai besoin pour mon activité sans avoir à passer des heures de recherche sur internet.
Je vous partage mes 4 conseils à appliquer par votre association ou ONG.
Si je n’ai qu’un conseil à vous donner c’est bien celui-ci ! En suivant les médias qui traitent de l’actualité humanitaire et solidaire vous êtes sûr de trouver des informations en lien avec votre domaine d’intervention. Pour ma part, je suis essentiellement des médias de référence sur Twitter. C’est le réseau social que j’utilise le plus au quotidien. L’information y est instantanée, brève et sourcée.
Google regorge d’informations mais cela ne veut pas dire qu’elles doivent être toutes prises en compte. Pour vous permettre d’avoir uniquement les informations pertinentes, vous pouvez créer des Google alertes avec des mots-clés comme « humanitaire », « solidarité internationale » ou encore « ONG ». Pour aller plus loin, vous pouvez même utiliser des mots-clés qui désignent des zones géographiques afin d’être sûr de ne rien louper. J’ai choisi de créer des alertes quotidiennes avec des mots-clés en lien avec mon activité. Je suis ainsi rapidement au courant des faits qui peuvent se passer dans les zones où je suis des projets.
Si vous n’allez pas chercher l’information, l’information viendra à vous ! La newsletter est un bon moyen d’avoir un résumé de l’actualité humanitaire et solidaire. Il faudra toutefois vous abonner à des newsletters ciblées et vous limitez à quelques-unes pour éviter d’avoir une boîte mail rapidement pleine. Cela ne doit tout de même pas vous empêcher de consulter des médias de référence qui restent le relais quotidien de l’actualité.
Dernier point, et pas des moindres : s’accorder du temps pour aller à la pêche aux informations ! Vous pouvez définir un planning quotidien ou hebdomadaire et consacrer du temps à cela. En fonction de votre besoin d’informations, cela peut aller de 30 mn à 1h. Pour ma part, je consacre environ 20 à 30mn par jour à de la veille humanitaire et solidaire pendant lesquelles je consulte les postes des médias de référence sur Twitter ainsi que les Google alertes. J’en profite également pour lire quelques articles qui ont attiré mon attention.
Faire de la veille humanitaire et solidaire ce n’est pas seulement faire de la collecte de données mais c’est mettre en place toute une stratégie permettant à l’information dont vous avez besoin de se démarquer et de venir à vous. Cela doit faire partir de votre routine pour la bonne conduite de votre projet de développement. Attention toutefois à bien définir votre stratégie pour ne pas vous laisser noyer par des informations sans pertinence.