Favoriser l’assistanat des populations, c’est la peur de toute association ou ONG. Et c’est une peur justifiée, car cela va à l’encontre même des valeurs de la solidarité internationale et engage la capacité de réponse de ces organismes. Plus important encore, l’assistanat ne produit aucun effet positif. À contrario, c’est l’autonomisation des populations qu’il faut privilégier. Pour vous permettre de distinguer ces deux aspects, je vous donne les clés d’un projet durable.

Impliquer les populations

Les populations bénéficiaires doivent être des interlocuteurs privilégiés de votre projet. Leur connaissance de l’environnement d’intervention, leur savoir-faire mais surtout leur capacité à se mobiliser, s’organiser et définir leurs propres besoins sont autant d’éléments qui doivent vous pousser à les intégrer dans les réponses apportées.

Cela passe par différentes approches participatives qui vont de la consultation, lors de la phase de diagnostic, à l’appropriation du projet par la population qui en contrôle le déroulement. Toutefois, quand le projet est à destination de centaines voire de milliers de personnes, il devient difficile de mettre en place ces initiatives. Pour faciliter cette étape,  je vous conseille de nommer un comité de représentation où siègeront des délégués désignés par la communauté,  de sorte à ce que leur responsabilité soit acceptée. Il sera le relais entre votre organisme et l’ensemble des bénéficiaires. Un conseil, ne vous précipitez pas à créer ce comité. La communauté sur place est souvent déjà organisée en comité de citoyens ou de villageois.

Il faut faire appel aux initiatives locales déjà existantes et les renforcer si nécessaire.

Favoriser des projets à long terme

L’aide apportée est censée améliorer les conditions de vie des populations tout en évitant une dépendance vis-à-vis de celle-ci. Pour cela, vous devez mettre en place des programmes de croissance et d’autonomisation qui s’attaquent aux causes et non pas aux conséquences des problématiques identifiées. Pour aller plus loin, vous pouvez, et même devez, développer des activités génératrices de revenus. Elles permettront l’autonomie financière du projet, contribueront au développement de l’économie locale et créeront des emplois. Autant de retombées positives qui feront perdurer votre projet.

 

Former les populations

Votre présence n’est que temporaire, votre plus grand défi sera donc de faire perdurer l’efficacité de votre projet une fois que votre structure se retirera. Cela peut s’avérer difficile mais l’action n’en sera que plus bénéfique. Pour atteindre un tel niveau de pérennité, vous devez vous poser les bonnes questions :

  • Comment se retirer sans laisser les populations sans assistance ?
  • À quel moment se retirer ?
  • Comment assurer une transition et avec quels acteurs ?

Pour mettre toutes les chances de votre côté, vous devez préparer la passation du projet, de votre structure vers les bénéficiaires. Cela doit se faire progressivement pour éviter de passer d’un soutien total à une autonomie non préparée. Plusieurs options s’offrent à vous et la plus recommandée est la formation. Je vous recommande vivement de former et  responsabiliser les bénéficiaires à la prise en main du projet (aspect technique, de gestion etc.). Bien entendu, toute la population ne peut pas être formée, privilégiez alors le comité de représentation qui sera le garant du projet après votre départ. Notez que pour une bonne passation, les activités de formation doivent s’intensifier à hauteur que la responsabilité du comité augmente.

 

Ces mécanismes d’autonomisation doivent être considérés comme indispensables à un projet durable mais également éthique. Pour vous aider à les construire, je mets à votre disposition une checklist gratuite !  Vous pouvez la télécharger ci-dessous.

Petit bonus : chacune de ces étapes doit être élaborée en fonction des objectifs du projet mais également de l’environnement d’intervention. Elles ne doivent en aucun cas être calquées d’un projet à l’autre sous peine de ne pas produire les effets attendus. 

 

Et vous, que faites-vous pour favoriser l’autonomisation des populations ?