Le 5 juin marque la journée mondiale de l’environnement. À cette occasion, j’ai échangé avec une ONG dont les missions sont axées sur le respect de l’environnement et me suis entretenue avec Laurence Ahissou, directrice exécutive de l’ONG SID BENIN.
SID BENIN, dont le sigle signifie Solidarité et Initiatives pour un Développement Durable, intervient au Bénin depuis 2015. Cette ONG agit sur différentes thématiques (lutte contre le chômage et l’exclusion, respect des droits des femmes etc.) mais ce qui m’a intéressé durant notre échange ce sont ses missions en lien avec l’environnement.
Il faut savoir que SID BENIN intervient pour la protection de l’environnement ainsi que la promotion des énergies renouvelables. Elle met l’accent sur le dynamisme et le professionnalisme au niveau local et national et mise sur l’implication des communautés. À travers ses missions, SID BENIN a un objectif : œuvrer pour un environnement sain pour l’Homme.
De par ses valeurs, la solidarité internationale intègre un volet environnemental via la protection et la promotion de celui-ci. Cela se traduit par la prise en compte des spécificités de l’environnement, de ses forces, de ses menaces mais surtout de ses fragilités. Tout cela dans l’objectif d’y limiter les effets néfastes sur les ressources naturelles, les écosystèmes etc.
À la question, quel est l’intérêt d’intégrer un volet environnemental dans son projet de développement, la réponse de SID BENIN est simple : limiter l’impact négatif de l’Homme et préserver son environnement. C’est d’ailleurs un point sur lequel insiste l’ONG qui considère l’environnement comme un hôte à qui il ne faut pas porter atteinte. Je rejoins totalement cette pensée de SID Bénin et j’ajouterai même que toute ONG ou association de solidarité internationale se doit de limiter son impact négatif sur l’environnement et a contrario, veiller à laisser une empreinte écologique positive.
Prendre en compte les enjeux écologiques doit être fait sous la forme d’une démarche environnementale au sein de votre structure. Et cela doit être directement intégrée dans les valeurs de votre association ou ONG sous forme de charte par exemple. Cette démarche va venir identifier et mettre en place les bonnes pratiques de votre structure pour réduire votre impact négatif sur l’environnement lors des interventions de terrain. Une fois cela défini, vous n’aurez plus qu’à la mettre en pratique dans votre projet de développement.
Ignorer les enjeux écologiques de votre environnement est une erreur éthique.
Booster Solidaire
Pour vous aider à définir cette démarche, j’ai énuméré quelques bonnes pratiques que vous pouvez (devez) mettre en place :
Lors de différents échanges avec des organismes de solidarité internationale, j’ai constaté que les acteurs et actrices de terrain étaient davantage sensibilisés par l’empreinte écologique qu’ils peuvent laisser et qu’ils étaient de plus en plus nombreux à mettre en place une démarche environnementale dans leurs projets. Durant mon entretien avec Laurence, elle m’a informé que pour limiter son impact écologique négatif, SID BENIN a fait le choix de limiter, dans certains cas de supprimer, l’usage du plastique dans ses actions. C’est une initiative en plus que peut mettre en place votre structure, l’environnement n’en sera que plus reconnaissant.
En plus de ces initiatives-là, je vous conseillerai même d’intégrer dans cette démarche des outils pour réaliser des études sur l’empreinte écologique de votre projet ou de votre structure sur votre environnement d’intervention. Cela vous permettra d’avoir une vision claire de votre impact.
La première erreur est de penser que la prise en compte des enjeux écologiques est une contrainte ou que cela est uniquement du ressort des ONG environnementales. C’est une idée à déconstruire car il faut, au contraire, voir cela comme une pratique responsable et éthique. La seconde erreur assez répandue est de penser que les projets éco-responsables sont une tendance et qu’on peut utiliser cela pour se donner une bonne image et vanter l’éthique de sa structure ou de son projet. La prise en compte de son impact écologique doit être, au contraire, vu comme une volonté de participer au changement et non pas comme une stratégie de communication. Quand on est travailleur ou travailleuse humanitaire sensibilisé à cette cause, on voit très rapidement les structures respectueuses ou non de l’environnement.
En conclusion, chaque organisme de solidarité internationale se doit de prendre ses responsabilités et d’intégrer une démarche environnementale à sa stratégie. Et cela devient d’autant plus urgent que nous sommes aujourd’hui face à des évènements directement liés au non-respect de l’environnement (pollution des sols et de l’eau, disparition de ressources naturelles non renouvelables, déforestation etc.) et qui impact le travail sur le terrain.