Et qui dit mission de terrain, dit préparation. Et cela passe obligatoirement par une évaluation de l’environnement d’intervention. Lors de sa dernière mission en Guinée, Amoddou a procédé à une évaluation à distance et pour cela elle a récolté des données et statistiques faisant état des pathologies présentes mais aussi des infrastructures sanitaires et médicales présentes sur place (centres médicaux, hôpitaux etc.). Elle a aussi pris le temps d’échanger avec les soignants locaux. Se préparer en amont a pour objectif d’identifier les problématiques de santé et les besoins majeurs afin de mettre en place une équipe de soignants en capacité de proposer des consultations et des soins adaptés.
S’ajoute à cela la préparation logistique du matériel nécessaire pour mener à bien les actions auprès des populations mais aussi pour permettre aux équipes de les réaliser dans de bonnes conditions. Et pour cela, Amoddou mise sur l’autonomie afin de ne pas empiéter sur les réserves locales. Les équipes disposent de leurs propres tentes et moustiquaires et s’installent dans les villages où les consultations ont lieu. Elles ont aussi leurs propres réserves de nourriture et utilisent un purificateur d’eau ORISA® pour réduire leur impact en déchet.
Des conditions de travail difficiles ?
Les régions isolées rendent l’accès des travailleurs et travailleuses humanitaires difficiles car en plus de la distance, les routes et chemins ne sont pas forcément adaptés. À cela s’ajoutent les conditions climatiques qui peuvent aussi impacter les conditions de travail (fortes pluies ou à l’inverse forte chaleur, humidité etc.). L’isolement est aussi un aspect à prendre en compte car cela nécessite d’être en totale autonomie comme l’a souligné Jérémie. Et pour se préparer à toutes difficultés, il faut anticiper les scénarios possibles et à l’inverse accepter que des imprévus puissent se produire. Ce qui amène à faire preuve d’adaptabilité et de flexibilité en permanence.
Travailler dans un contexte comme celui-ci nécessite, en plus de compétences professionnelles précises, des qualités humaines permettant une meilleure adaptabilité comme l’affirme Jérémie. Les travailleurs et travailleuses humanitaires se doivent de faire preuve de savoir-être pour prendre en compte les possibles différences culturelles dans leurs interventions. Ils doivent aussi être en capacité de travailler sous la pression et avec un rythme soutenu. D’autres difficultés s’ajoutent à cela comme le fait d’avoir un confort rudimentaire mais aussi peu d’heures de récupération entre les déplacements.
Autre point non abordé durant l’échange avec Jérémie, c’est la sécurité. Au-delà des conditions citées plus haut, les travailleurs et travailleuses humanitaires peuvent faire face à d’autres dangers liés à l’environnement : conflits armés, menaces et risque d’enlèvement etc. D’ailleurs, la journée mondiale du 19 août célèbre leur engagement et salue la mémoire de ceux qui ont perdu la vie au cours de leur mission.