Dans l’épisode 22 du podcast, nous avons abordé et défini les actions dites d’urgence et de développement. Pour revenir sur les actions d’urgence, il est à noter que la fréquence et l’intensité des crises à amener certaines ONG à s’éterniser sur le terrain, n’ayant d’autres choix que de pérenniser leurs actions pour soulager les souffrances des populations. Pour aborder cela en détail, j’ai pris plaisir à interviewer Sarah Homsi, coordinatrice de projet pour l’ONG You Matter. Son expérience au sein des camps de réfugiés Palestiniens et Syriens, mais aussi auprès de la population libanaise victime de la guerre et de la crise économique, l’a amené à faire face à des crises qui perdurent dans le temps et à devoir s’y adapter.

Qu’est-ce que l’urgence ? 

Dans l’épisode 22 du podcast, nous avons défini l’urgence comme des événements ponctuels et inattendus, comme un conflit armée ou une catastrophe naturelle, amenant les populations à se retrouver démunies et avec un besoin urgent d’assistance.

Sarah complète cela en affirmant que l’urgence amène les communautés à devoir changer de mode de vie. Dans une telle situation, les populations ont avant tout besoin d’aide quant à leurs besoins primaires : se nourrir, se loger, se vêtir etc. Et cela qu’importe la crise. Sarah complète toutefois en affirmant que certaines crises amènent à des besoins plus spécifiques compte tenu du type d’événement, de l’environnement ou encore de la saison et elle n’hésite pas à s’appuyer sur ses expériences au sein des camps de réfugiés Palestiniens et Syriens, mais aussi auprès des Libanais victimes de la crise économique, pour illustrer cela.

Des crises qui perdurent

Comme indiqué précédemment, l’aide d’urgence est ponctuelle et s’inscrit dans une certaine temporalité. Toutefois la fréquence des crises et leur intensité, dont nous avons tous été témoins ces dernières années, amènent les acteurs humanitaires à prolonger leur assistance. On est alors passé d’un mandat à court terme à une présence sur plusieurs années qui crée une dépendance des populations face à l’aide apportée et le cas des camps de réfugiés, où Sarah est amenée à travailler, en est l’exemple. Bien qu’ils avaient une visée temporaire, ils abritent aujourd’hui plusieurs générations de familles qui sont dépendantes des aides octroyées. 

« Le risque est que les aides diminuent avec le temps. »

Sarah Homsi

Pour essayer d’améliorer leurs conditions de vie, Sarah fait mention de la nécessité de mettre en place des actions de développement pour tenter d’accompagner ces familles vers l’autonomie et leur permettre d’être de nouveaux acteurs de leur vie

 

 

Sur le long terme, comme le précise Sarah, voir une crise qui perdure amène indéniablement à devoir repenser l’aide de peur que cette même crise soit oubliée ou encore en “concurrence” avec d’autres situations qui nécessiteraient tout autant une assistance urgente et des financements. Cela implique une coordination avec les différents acteurs sur place pour optimiser l’assistance au mieux car une baisse des financements aurait de très grandes répercussions sur le quotidien des familles accompagnées.